Nas-Stillmatic

Publié le par Street Poet



Sortie: 18 Décembre 2001
Label: Ill Will/ Columbia
Producteurs: Baby Paul, Chucky Thompson, DJ Premier, Hangmen 3, L.E.S., Large Professor, Lofey, Megahertz Music Group, Mike Risko, Nas, Ron Browz, Salaam Remi, Trackmasters Entertainment, Precision


Auteur d'un classique intemporel suivi d'un album de très bonne facture, Nas s'est ensuite égaré dans d'aventureuses contrées musicales au point de finir par être considéré par certains comme un MC parmi tant d'autres. Les aficionados se demandaient bien qu'est ce qui pourrait tirer le Street Poet de sa léthargie. Le réveil viendra de son ennemi d'alors, Jay-Z qui s'en prend vertement à lui sur son titre Take Over. Nas se devait donc de réagir et de revenir aux fondamentaux de son art.

C'est chose faite avec cet album dont le seul intitulé laisse augurer d'un retour aux sources. Nas revient à ce qui faisait sa force. Une plume toujours affutée, une vision du monde toujours aussi lucide et une dextérité microphonique toujours présente. Le Street Poet n'a vraiment rien perdu de sa verve. Il le prouve notamment sur le brillantissime One Mic. Un beat dépouillé ponctué de variations speedés qui permettent à Nas d'accélerer son flow par moment et ce sans jamais perdre le fil du morceau. Un de ses tout-meilleurs titres. On retrouve également certains vieux collaborateurs qui avaient été plus ou moins laissé de côté sur les albums précédents. Large Professor signe ainsi son grand retour derrière les manettes le temps de deux titres. AZ est également de la partie pour un The Flyest qui s'il n'est pas du niveau du classique Life's A Bitch n'en demeure pas moins excellent.

Pour le reste Nas reste fidèle à lui-même et livre enfin ce qu' on attendait de lui depuis plusieurs albums. Non content de remettre les pendules à l'heure avec Got Urself A Gun (hommage à 2Pac et Biggie bien plus convaincant que le mou We Will Survive de l'album I Am...), il atteint de nouveau des sommets lyricaux avec les très bons My Country (qui rappelle vaguement un World Is Yours) et What Goes Around. Sa nouvelle combinaison avec DJ Premier s'avère comme d'habitude étincelante. 2nd Childhood est tout simplement du Nas dans sa plus pure expression. Il en profite également pour régler ses comptes sur deux titres incisifs. La boucherie Ether, cinglante reponse à Take Over où il détourne le I Will Not Lose lâché par Jay-Z lui-même. Jigga et sa team en prenne sérieusement pour leur grade sur ce coup. Destroy & Rebuild est également l'occasion de s'attaquer à ses anciens compagnons de route, Nature, Cormega et également Prodigy. D'aucun trouveraient ces brulôts innoportuns, mais il faut tout de même reconnaitre la qualité de ces deux morceaux. Seul bémol de cet album, le titre Rule qui invite Amerie sur une boucle plus que grillée, histoire d'assurer les ventes.

En définitive un retour en très grande forme de Nas qui redevient simplement Nas le rappeur. S'il se veut un nouvel Illmatic, cet album ne l'atteint malheureusement pas mais à au moins le mérite de nous rappeler que le Street Poet est toujours là en plus de relancer la carrière de Nas qui, avouons-le, prenait un virage dangereux. Pas un classique mais un album post-2000 indispensable.

17/20

Publié dans Rap US

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